lundi 2 juin 2008

La saga des 35H

Le patron de l'UMP annonce la fin des 35h. Le président de la république le contredit, pendant que le ministre du travail détricote la loi. Ca fait désordre dit comme ça, mais en fait, il y a un plan très précis derrière toutes ces déclarations contradictoires.

Un plan de destruction massive des 35h qui a été lancé il y a 10 ans.
A l'époque, Jacques Chirac avait déjà en tête la solution qui pourrait s'appliquer.
Des négociations entreprises par entreprises, tiens tiens, ça rappelle furieusement les propositions actuelles de Xavier Bertrand.

En 2002, le président de la république installe son gouvernement. Son ministre des affaires sociales attaque le grignotage. Les heures sup passent de 130 à 180 heures par an, ce qui revient à faire 39h par mois. François Fillon est en première ligne mais pas question d'affoler les français.
Les instructions sont formelles : il faut rassurer!!!

Le grignotage continue...
En 2005, les entreprises peuvent aller jusqu'à 220h supplémentaires et racheter des RTT à leurs salariés. Le premier ministre Jean-Pierre Raffarin donne la formule magique, c'est la phase "offensive" du plan.
En 2007 Nicolas Sarkozy s'installe à l'Elysée avec la ferme intention d'en finir avec les 35h, il défiscalise les heures supplémentaires et lors de ses vœux en janvier dernier, il dévoile la phase finale du projet aux journalistes.

François Fillon est maintenant 1er ministre, lui aussi, il a pour mission de tout dire. Du coup, ça libère les velléités des plus libéraux de la majorité et notamment du patron de l'UMP.

Patrick Devedjan s'est fait tapé sur les doigts, il en a trop dit. Et maintenant, le plan de destruction massive des 35h est dévoilé.



Par Anne-Laure Dagnet : France Inter Chronique "politique +" vendredi 30 mai 2008